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Adieux au journalisme

27 octobre 2018

 

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A une conférence à San Francisco en 2010…

Les meilleurs choses ont une fin. Depuis 22 ans, j’exerçais ce beau métier de journaliste. Et je l’exerçais de la meilleure des façons : en tant que pigiste. Gagner sa vie en découvrant tous les jours des idées nouvelles et en interviewant des gens très souvent intéressants, c’est déjà incroyable. Mais le faire avec la liberté d’un pigiste, c’est imbattable. Je suis heureuse qu’en 1996, quand je suis rentrée des Etats-Unis, aucune rédaction n’ait voulu m’engager. Vraiment. Du coup, je me suis lancée dans la pige et je n’ai jamais eu aucun regret (plus tard, deux offres de postes en rédaction ont été très faciles à refuser tant j’étais amoureuse de cette liberté).

Pour mon dernier article, publié dans La Tribune il y a deux semaines, je me suis fait plaisir avec un long dossier sur les neurosciences, ou plus exactement les sciences cognitives, qu’on mitonne actuellement à toutes les sauces. Stanislas Dehaene pour ma dernière interview en face à face, ça me plait bien! J’espère avoir fait oeuvre utile, en démystifiant quelques idées. Mais restons modeste. Je vous laisse juge. L’article est à lire ici : La Tribune 12 octobre 2018

Et maintenant? Après cinq ans d’études, rendues possibles par la flexibilité de la pige notamment, me voici psychologue clinicienne. Sans transition, j’ai commencé voici deux mois à exercer ce nouveau métier auprès de personnes âgées vivant à domicile.

Pour un travail en master 1, j’avais comparé l’interview journalistique et l’entretien psychologique, deux exercices à priori très différents. Et je concluais, « Que se passe-t-il lorsqu’une journaliste cherche à devenir psychologue ? Il me semble que ces deux professionnels jouent un rôle actif de façon très différente. Là où le journaliste doit poser des questions pointues et obtenir « à tout prix » des informations concrètes en conservant toujours un point de vue critique, le psychologue est à l’écoute d’un discours subjectif qu’il accueille avec bienveillance et sans jugement, en restant à l’écoute de son propre ressenti et en cherchant à acquérir une compréhension complexe à plusieurs niveaux. Il me semble donc que les principaux défis du journaliste qui veut devenir psychologue sont d’apprendre à contrôler sa curiosité, à rester en retrait, à laisser l’autre parler librement et à écouter son propre ressenti tout en s’appuyant sur des connaissances théoriques nouvelles. » A voir si, au fil des prochains mois, je parviens à relever ces défis.

Et il n’est pas impossible que je trouve un jour le moyen de mélanger ces deux métiers que j’aime…

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2 commentaires
  1. Article très intéressant à l’interface entre neurosciences et éducation. Merci Isabelle! Quand des disciplines différentes se rencontrent de nouvelles perspectives s’ouvrent. C’est ce qui fait la richesse des parcours atypiques comme le tien…. Bonne chance dans ta nouvelle vie de psychologue!

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